L’actrice parle de son rôle dans la nouvelle adaptation de la BBC du roman de Nancy Mitford, des joies d’avoir une amitié féminine, et de se préparer à jouer le rôle de la star de Baywatch Pamela Anderson.
Lily James est née Lily Thomson à Esher, Surrey, en 1989. Elle a étudié à la Guildhall School of Music and Drama, et a fait ses débuts à la télévision dans le rôle d’Ethel Brown dans Just William, avant d’apparaître dans Downton Abbey et War & Peace. Sa filmographie comprend Baby Driver, Darkest Hour, The Dig, Rebecca, Mamma Mia! Here We Go Again, ainsi que le rôle principal dans le remake de Disney Cendrillon. En 2019, elle a joué dans All About Eve de Ivo Van Hove au West End. James joue l’héroïne Linda Radlett dans la nouvelle adaptation de la BBC du roman de Nancy Mitford sorti en 1945, The Pursuit Of Love.
Etiez-vous une adepte du roman de Nancy Mitford avant que vous acceptiez le rôle ?
Absolument. C’était très amusant de se plonger dans cette période de l’histoire, bien que mon personnage, Linda, pourrait se fondre à toutes les époques, car elle enfreint toutes les règles.
La série est écrite et réalisée par Emily Mortimer. Quel est son regard sur cette histoire ?
Cette adaptation est fidèle à son époque, mais pleine de fraîcheur. Emily s’est inspirée du film Marie-Antoinette de Sophia Coppola, dans lequel vous pouvez voir le personnage courir dans un couloir en converse pendant une minute, et celle d’après le retrouver dans une robe d’époque. Elle prend sa racine dans la période historique, mais c’est aussi vivant. On pourrait même penser que ça se déroule à notre période actuelle.
C’est un classique culte. Je me souviens de Carry lisant le livre dans Sex and the City …
Ah oui ? Wow. C’est peut être un Sex and the City d’entre-deux guerres. Ça ferait un bon slogan ! Non mais plus sérieusement, c’est un livre incroyable. Toute sorte de gens l’adorent. Il y a une allergie à la sentimentalité – ça questionne, c’est plein de passion et d’humour. Nancy Mitford explore des sujets importants, mais elle le fait de manière satirique. Je l’ai relu juste avant le tournage, et j’ai apprécié comment Emily l’avait si parfaitement adapté.
Linda et sa meilleure amie, Fanny, interprétée par Emily Beecham, ont une relation quasi sexuelle dans la série. Cela va-t-il surprendre certaines personnes ?
Nous n’avons jamais explicitement décidé si cette relation était sexuelle ou non. Au lieu de ça, nous avons parlé pendant des heures, sur Zoom, des amitiés féminines. Nous avons partagé nos propres expériences ces relations qui sont les plus importantes de notre vie. Et tout particulièrement quand nous sommes de jeunes filles qui grandissent, nos hormones se déchaînent et on explore notre sexualité. La mère de Fanny l’a abandonnée, il lui manque ce lien. Linda est enfermée dans cette maison où elle refuse toute éducation. Il y a tellement de désir entre elles deux. Elles découvrent des choses l’une par rapport à l’autre. Et c’est tellement réaliste. C’est une ode envers l’amitié féminine.
Elles prennent des bains ensemble, mais Fanny ferme toujours le robinet …
C’est tellement injuste. Et ça résume bien leur relation. Fanny ferme toujours le robinet. C’est terrible.
Etiez-vous déjà amie avec Emily Beeecham avant le tournage ?
Les répétitions se faisaient sur Zoom, donc on ne s’était pas rencontrées avant le premier jour de tournage. C’est une actrice si habille, elle était pétillante sur le plateau. Je me suis beaucoup améliorée en côtoyant les deux Emily, comme j’aime les appeler. On a formé un vrai gang.
Comment s’est passée la collaboration avec Andrew Scott, qui joue Lord Merlin ?
Oh, il est extraordinaire. Il apporte tellement. C’est une autre belle relation, celle de Linda et de Lord Merlin… Ce sont de vraies âmes sœurs. Andrew et moi avons avons été d’accord sur le fait que certaines amitiés sont inexplicables. Toutes sortes de personnes peuvent devenir les grands amours de votre vie.
Avez-vous succombé à lui quand il était dans Fleabag ?
Bien sur que je l’ai fais. Quel spectacle. Il a été catapulté dans le cœur de tout le monde avec ce rôle.
Vous vous êtes retrouvée au centre d’une tempête médiatique l’automne dernier [suite aux rumeurs d’une liaison avec sa co-star de The Pursuit of Love, Dominic West]. Comment l’avez-vous vécu ?
Aïe, je ne suis pas vraiment disposée à en parler. Il y a beaucoup de choses à dire, mais pas maintenant, j’ai trop peur.
Les acteurs sont censés ne jamais travailler avec des animaux, mais dans The Pursuit of Love, il y a des chiens, des chevaux, des lapins, des oiseaux …
Oh mon dieu, mon petit bouledogue français Plon-plon. Il y a une scène où Linda ouvre cette boite à chapeaux et où un petit chien est à l’intérieur. Je n’ai jam ais si peu joué de toute ma vie. Je me suis tellement rapprochée de ce chien. Il m’embrassait et me léchait le visage tout le temps. Ça ne me dérangeait pas du tout.
A la fin du mois, nous vous retrouverons dans le premier film de Billie Piper, l’ « anti-romcom » Rare Beasts. Comment était cette expérience ?
J’admire énormément Billie. Elle a écrit, réalisé et joué dans cette histoire qui raconte ce que c’est que d’être une femme. Mon rôle n’est qu’un petit caméo, mais quand elle me l’a demandé, je lui ai dit : « Bien sûr que je veux être dans ton premier film ! »
Vous avez joué dans The Dig qui est sorti plus tôt cette année. Était-ce une bonne expérience ?
Cela a aussi un lien avec Billie Piper. Je l’ai vue dans Yerma au Young Vic, réalisé par Simon Stone. Je me suis ensuite enfermée dans les toilettes pour pleurer. C’était du théâtre qui jouait avec les nerfs. Simon est entré en contact avec moi pour The Dig parce qu’il se souvenait avec quelle passion j’avais parlé de Yerma. J’étais tellement enthousiaste, et il m’a dit que mon personnage, Peggy Piggott, était une archéologue. Et puis je me suis assise dans la boue dans un froid glacial pendant huit semaines. Mais il a fait un beau film. Ça se rapproche de l’expressionnisme. Il ne semble pas tout à fait linéaire, on sans cesse ce sentiment que la guerre va arriver.
Je m’attendais à vous voir blonde. N’êtes-vous pas sur le point de commencer le tournage de Pam & Tommy, la série bio-dramatique sur Pamela Anderson et Tommy Lee ?
Je suis en train d’expérimenter les perruques. Je mélange. Il y a quelque chose de différent quand je suis blonde. Je me souviens de ça à l’époque de Cendrillon.
Etiez-vous fan de Pammy pendant la période de Baywatch, ou étiez-vous plutôt une fille Hasselhoff ?
[Rires] Non, j’étais une Pam de bout en bout. Je n’ai jamais été aussi nerveuse pour un projet, mais j’ai aussi hâte. Je veux continuer à me dépasser et à m’étendre.
Planifiez-vous de revenir au théâtre une fois qu’ils seront enfin rouverts ?
Totalement. Je suis en discussion sur un two-hander. Je veux faire quelque chose de moderne, avec une nouvelle écriture, et il y a des théâtres avec lesquels j’aimerais travailler.
Vous avez joué de nombreux rôles d’époques. Avez-vous peur d’être catégorisée ?
Il y a un moment où j’ai pu ressentir cela. Mais maintenant, je me sens juste reconnaissante. Il est facile d’avoir peur de ne pas faire le bon choix, ou de souhaiter faire quelque chose de différent. Je suis souvent proie à ces sentiments, comme tous les humains.
Comment était votre rencontre avec la puissante Cher sur le tournage de Mamma Mia! Here We Go Again ?
C’était juste phénoménal. Elle était tout ce que vous pourriez espérer. J’ai emmené ma mère sur le tournage le jour où Cher performait sa chanson. Elle regardait les moniteurs, et c’était comme si nous étions à notre propre concert privé de Cher. Je ne l’oublierai jamais.
Jouer la comédie, c’est dans votre sang, n’est-ce pas ?
Mon père a vécu sur Sunset Boulevard dans les années 70, et il a été acteur pendant un certain temps. Et puis il a eu un accident de voiture, et il a eu d’énormes cicatrices sur le visage, ce qui a totalement changé la situation pour lui. Il n’avait soudain que des rôles de gangsters. Ma grand-mère [Helen Norton] a joué la comédie toute sa vie. Elle était la voix de Mother, l’ordinateur du navire dans Alien. Elle est décédée juste avant que je commence l’école d’Arts Dramatiques, malheureusement. J’aimerais pouvoir lui parler de ce monde, aujourd’hui. Elle était tellement glamour et spirituelle.
J’ai lu que vous une cousine lointaine des deux présidents Bush. Est-ce que c’est vrai ?
Je ne pense pas. Je le nie totalement [Rires]. Mais une partie de ma famille est Américaine, et je ne connais pas très bien mon arbre généalogique. Il faudrait que j’aille dans cette émission, Who Do You Think You Are ? Je pose juste ça là.
Vous avez chanté pour quelques rôles. Seriez-vous secrètement une pop-star inaccomplie ?
Je viens d’enregistrer avec DJ Yoda. C’était un de mes voisins. C’était vraiment cool, et inattendu. J’adorerais jouer dans des comédies musicales. J’ai revu La La Land l’autre soir en pleurant dans mon oreiller. La musique fait tout. Dans The Pursuit Of Love, George Vjestica des Bad Seeds était notre superviseur musical. La Bande Originale est moderne et vivante. Ça transforme une ambiance, et ça peut la rendre si sexy.
Quel rôle rêveriez-vous de jouer ?
J’adorerais jouer dans Cabaret. Dans My Fair Lady, aussi, même si je doit beaucoup travailler sur mon chant. Je viens de regarder un biopic sur Audrey Hepburn, et sa voix est tellement aiguë.
Qu’est-ce qui vous a permis de passer le temps pendant le confinement ?
J’ai fais des puzzles, et j’ai regardé Schitt’s Creek. J’ai bu trop de vin, et je me réveillais à midi. J’ai aussi lu un scénario écrit par Jemima Khan qui s’appelait What’s Love Got To Do With It. On s’est retrouvé à le filmer à la fin de l’année avec Working Title. J’ai joué avec Shazad Latif, qui est un de mes meilleurs amis. Après avoir tant été privé de relations humaines, c’était génial de me trouver entourée des gens que j’aime.