Traduction de l’interview du magazine ‘Town & Country’ :
Kenneth Branagh a choisi lui-même Lily James pour incarner l’héroïne de son conte de fée, il y a un côté magique à la carrière de la starlette britannique qui a une ascension extraordinaire. Ne vous attendez pas à ce que sa prochaine transformation soit aussi douce.
Quand Kenneth Branagh a accepté de diriger Cinderella, les auditions avaient déjà commencé depuis longtemps. Des centaines d’actrices étaient venues faire des lectures pour le rôle. Un après-midi quelques vidéos étaient diffusées, et Kenneth Branagh n’y faisait pas vraiment attention jusqu’à ce qu’il entende une voix qui avait tout ce qu’il pensait devoir retrouver dans le personnage d’Ella : innocence, musicalité et chaleur. Pas une once de cynisme.
L’audition était celle d’une actrice venue pour le rôle d’une des demi-sœurs diaboliques. C’était en 2012 et Lily James profitait d’un début de célébrité après avoir passé une saison dans la peau deLady Rose dans Downton Abbey – rôle pour lequel elle avait du teindre ses cheveux bruns en blond. Quand elle est venue à l’audition, le directeur de casting lui a dit qu’elle aurait aussi bien pu postuler pour Cendrillon. « Honnêtement, je ne pense pas qu’on me l’aurait demandé si j’étais brune » répond Lily James.
Kenneth Branagh recherchait une jeune femme qui puisse être bienveillante, sans être ironique, et qui ait « une habileté naturelle à être heureuse sans que cela dépende d’un homme ou de choses. » Il l’a trouvé en Lily James, et le film (en grande partie grâce à son bon sens raffiné) est devenu un ovni d’Hollywood : un blockbuster pour adultes issu d’un conte.
Au bout d’un moment pendant ma matinée à discuter avec Lily James au dessus d’un plat de saumon fumé et d’œufs brouillés dans un café d’une chaîne au beau milieu d’Highgate au nord de Londres, l’actrice de 25 ans me dit qu’elle se reconnait dans le chagrin et le regret. « Ça peut être épuisant, mais j’apprécie les émotions plus profondes, » dit-elle assez sérieusement. La seconde suivante elle éclate de rire en constatant qu’elle portait son pull à l’envers. Elle tire sur l’étiquette et note sèchement qu’au moins, c’est un Saint Laurent. Cela me rappelle une remarque que Kenneth Branagh a fait à propos d’elle, ce qui lui a plu en premier c’est sa capacité à rire si fort qu’elle en grogne. Et cette énergie naturelle et rebondissante est, pour l’instant, son talent caractéristique. Le chagrin et le regret devront attendre.
Lily James admet, à contre-cœur, que des personnages qu’elle a joué, Rose de Downton Abbey est probablement celui qui est le plus proche d’elle : qui aime s’amuser, chaleureuse et un peu malicieuse. Elle n’est pas précieuse et semble oublieuse de ce dont elle à l’air. Après avoir été recrutée récemment pour War and Peace sur BBC, elle met le feu au classique de Tolstoy, mettant en lumière le passage qui décrit Natasha pour la première fois « ‘Ceci n’est pas une femme magnifique mais pleine d’entrain – des yeux vifs…’ Je l’ai écrit et envoyé à mon agent en ajoutant ‘J’ai hâte de la jouer.’ »